jeudi 28 avril 2005

Les belles créations du professeur Perret

Économique (500.000 dolllars) et compact (tenant dans une pièce) l'IBM 650 débarqua en Europe en 1955. La filiale française d'International Business Machines était toutefois perplexe quant au nom à donner à cette machine calculante (computer). L'un de ses directeurs se souvint alors de son professeur de latin à la Sorbonne : M. Jacques Perret...

Ce dernier dut trouver la requête amusante et répondit, dans une lettre manuscrite du 16 avril 1955 :
« Cher Monsieur, que diriez-vous d'ordinateur? C'est un mot correctement formé, qui se trouve même dans le Littré comme adjectif désignant Dieu qui met de l'ordre dans le monde. (...) Combinateur a l'inconvénient du sens péjoratif de "combine". (...) Congesteur, digesteur, évoquent trop "congestion" et "digestion". Synthétiseur ne me paraît pas un mot assez neuf pour désigner un objet spécifique, déterminé, comme votre machine. »
Voilà! Cette lettre existe toujours, conservée comme le seul exemple de source authentifiée et autographe de non pas un mais deux néologismes promis à un destin fabuleux.

En 1965, IBM ne renouvela plus ses droits sur le mot "ordinateur" qui devint un nom commun.

Que le souvenir de M. Perret inspire les commissions de francisation afin qu'elles nous évitent désormais des monstruosités telles que mél, bogue, cédérom et autres pourriels...

1 commentaire:

  1. computare, oeuf ou poule ?
    http://www.ifrance.com/college-heraclite/Documents/Definitions/Computation.htm

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