jeudi 20 janvier 2005

Sway with me

2046, encore. Sous forme d'un cadeau reçu cette fois. Le CD de la bande originale. Le thème d'Umebayashi est décliné selon l'esthétique des souffrances du personnage principal. Une version tempo di rumba remarquable. Aussi d'autres choses, de ces images sonores grappillées dans une mémoire paresseuse. "Julien et Barbara" de Georges Delerue, "Perfidia", le trop attendu mais toujours efficace "Casta Diva" et Dean Martin dans une version somptueuse de "Sway", plage 3.
Je l'écoute en voiture.

Soirée difficile. Processus de rupture. Deux enfants souffrent par ma faute. Des rêves, des blessures, des erreurs meurtrières, l'ange si familier de la mort. Peut-être un espoir que la vie soit pour une fois modérée dans ses coups de rasoir. Fatigue infinie. Il pleut. Je manque d'amour, terriblement. Et pourtant j'aime et suis aimé d'une sincérité réciproque et généreuse. Mais là, dans ma voiture, j'ai froid et me sens seul. Je pense que tout ceci n'est peut-être que de la fatigue. Je pense aussi que peu importe ce que cela est en fin de compte. Je roule dans les tunnels, vite. Les pare-brise étincellent des phares qui me croisent. "Un petit coup de volant?" me suggère mon ange. Je mets la plage 3.

Deux minutes quarante neuf secondes de superficialité absolue. J'imagine Dean Martin glissant sur scène dans un smoking blanc, un verre de Martini posé sur un piano, chantant « only you have this magic technique » devant un faux orchestre cubain dans un grand casino de Las Vegas.

Et, sachant que le contraire est vrai, je pense alors que rien, jamais, ne fut plus beau.

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