Il y a quelques années, un fabricant de grosses boulettes de mauvais chocolat avait financé une campagne publicitaire. On y voyait la représentation kitch d'une réception d'ambassade. Champagne, smokings, hommes carrés, femmes fluides, pyramide de gros chocolats gras dissimulés dans des emballages dorés.
La voix off, celle de l'embassadeur, était celle d'une femme. (Ben oui, comme c'est la ménagère qui pousse le caddie dans sa superette, c'est bien elle qu'il faut convaincre que les femmes peuvent accéder aux plus hautes fonctions afin de jouir d'un univers d'élégance auquel la petite fille qu'elles étaient n'en finit pas de rêver.) Et la voix off de préciser, complice avec la quincagénaire usée : «Figurez-vous que certains m'appellent encore Madame l'ambassadeur.»
L'excellentissime Jean Veronis constate que Dominique Voynet crie son indignation devant l'inemploi de termes tels que la députée, la sénatrice ou la préfète et que, par ailleurs, Michèle Alliot-Marie est officiellement présentée comme Madame LE ministre de la Défense. Dès lors, après une campagne clamant «La France Présidente», il est probable que que la féminisation aurait atteint le plus haut niveau de l'État français. Mais alors, Bernadette Chirac étant officiellement nommée Madame La Présidente, François Holland serait-il devenu Monsieur le Président?
La situation dans notre petit royaume gris pourrait être plus intéressante encore. Notre constitution n'offre aucun statut à la femme du Roi mais l'usage lui donne le titre de Reine qu'elle conserve à la mort de son époux. Nous avons dès lors deux reines alors que notre constitution n'en prévoit aucune. Depuis peu, les femmes peuvent accéder au trône. L'époux de la Reine sera-t-il nommé Roi ou adoptera-t-on l'usage anglais? Après tout, notre Salle du Trône ne possède guère de trône, ni notre Roi de couronne.
Les symboles peuvent se lire en creux.
Oui, le titre de ce message est un tantinet racoleur : tant qu'à confondre le genre et le sexe, autant que cela attire des visiteurs...
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