dimanche 4 février 2007

La mort discrète de la critique

Je ne suis pas l’auteur de cette idée, ni ne sais où je l’ai entendue. Sommes-nous jamais l'auteur de nos idées? La voici :

La critique est par essence charpentée par ses règles internes et indépendante de considérations externes à la littérature. Elle s’adresse en revanche à tous. Or, petit à petit, la critique pure s’est retranchée dans les cénacles académiques.

D’un autre côté, il n’y a jamais eu tant d’émissions de critique à la radio et à la télévision. Mais dans ces média, on ne parle que des nouveautés : il y a une connexion directe avec le marché. Aucun média ne ferait une émission sur Madame Bovary (sauf bien sûr si Luc Besson en sort une adaptation). Tout le monde s’en fout. On veut simplement entendre Amélie Nothomb parler de fruits pourris et voir son grand chapeau.

On me dira : c’est le marché mon gars! Ben oui, bien sûr, mais si l’on veut à nouveau mettre le nivellement culturel sur le dos du marché libre, on risque de se heurter à un os de taille car le seul média accueillant aussi bien des critiques d’Harry Potter que du Banquet de Platon est... Amazon.

L’universel revêt bien des masques.

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