vendredi 31 mars 2006

«Et la fracture numérique? », dit-il...

Musik Messe de Frankfurt : discussion purement technique sur la publication numérique de fichiers musicaux inédits et les différents types de licences disponibles. Comme souvent, quelqu'un qui a du mal à suivre tire la discussion vers le bas sous couvert de vouloir lui faire prendre de la hauteur. Il glisse la bonne vieille peau de banane : « Et la fracture numérique? »

Cette diversion m'agace et je réagis un peu trop vivement : « Ben oui, profiter de la musique sur Internet nécessite un ordinateur et une connexion. C'est comme pour les voitures ou les vacances : avoir de l'argent favorise l'accès à ce qui s'achète. »

Levée de boucliers. On s'insurge d'un côté, on me donne raison de l'autre. Le bon vieux clivage gauche/droite n'en finit pas de mourir. Et sur le coup, je suis catalogué...

Dans le train du retour, je lis une étude de Chomsky sur la logique des conservateurs américains :
« .../Donc, si vous êtes un sans-abri qui dort dans les rues de Manhattan, votre premier soucis doit être que les gens dans les hôtels de maître soient heureux, parce qu'alors ils vont investir, l'économie ira bien, les choses fonctionneront, et alors peut-être qu'un petit quelque chose redescendra tout doucement vers vous. Mais s'ils ne sont pas heureux, tout va finir par s'arrêter et vous ne recevrez même pas les petites miettes. (...) Ceci est une métaphore de toute la société [américaine]. »
Je l'aime bien, Chomsky, il nous manquera. Comme nous manque Louis Pauwels. Comme nous manque aussi cette capacité à voir combien peut être juste un discours opposé à celui que nous tenons.

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