vendredi 20 mai 2005

Pourquoi je ne suis pas croyant

La discussion est revenue sur Dieu. J'ai redit l'évidence que toute personne convaincue de l(a non-)existence de Dieu avait une attitude dogmatique. Personnellement je ne suis pas croyant, préférant la règle d'Occam au pari de Pascal (ce dernier étant forgé pour la circonstance et n'ayant aucune universalité). J'opte pour cette hypothèse en reconnaissant son caractère faillible. En fait, l'idée qu'un ou plusieurs dieu(x) existe(nt) m'indiffère.

Dieu est souvent utilisé pour expliquer l'univers, la vie, la conscience et toutes ces choses dont l'émergence nous apparaît comme miraculeuse, dont la pleine description nous échappe, dont la reproduction nous semble interdite. Mais invoquer Dieu plutôt que l'Univers ne simplifie pas le problème de telle sorte que l'on peut raisonnablement en faire l'économie. Ainsi dégagé de sa responsabilité de rustine collée sur les trous de la chambre à air scientifique, Dieu s'en trouve allégé et réduit à l'état de possibilité dispensable.

(Bien sûr, Dieu est aussi utilisé dans des récits qui lui confèrent une relation privilégiée à l'homme... mais il ne s'agit là que de récits, voire même de méta-récits. Cette dimension ne me paraît avoir aucune prise possible sur les fondements de mon choix.)

Le fait que Dieu ne soit pas indispensable n'implique pas son inexistence. Ainsi l'univers existe. Par définition, l'univers est l'ensemble des entités observables en manière telle que de savoir s'il existe d'autres univers n'est guère qu'un jeu de l'esprit puisque ceux-ci nous seraient toujours cachés (dans le cas contraire, ce serait simplement un agrandissement de notre univers). En conséquence, notre perception sera toujours que l'univers ne peut servir à rien d'autre qu'à lui-même. L'univers constitue donc la démonstration la plus forte du caractère faillible de la règle d'Occam.

Ce qui est suffisant pour faire de moi un mécréant par hypothèse plutôt que par conviction.

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